- Sandy Moore, Consultante et docteur en épidémiologie des maladies infectieuses et phylogénie
- Rita Colwell, Spécialiste de la microbiologie, Professeure distinguée à l'Université du Maryland, College Park, Etats-Unis
Le changement climatique, principalement induit par les activités humaines, entraîne une variation durable des températures et des conditions météorologiques à l’échelle mondiale. S’ensuivent des phénomènes météorologiques plus fréquents et plus intenses, qui ont des effets directs et indirects sur les populations. Les populations d’Afrique subsaharienne, avec leurs infrastructures inadéquates et peu résilientes, sont particulièrement exposées. Elles sont notamment affectées par des maladies d’origine hydrique – choléra, typhoïde, bilharziose (schistosomiase) et hépatite A – en hausse en raison du changement climatique. Un accès limité à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement et d'hygiène, exacerbé par les évènements climatiques extrêmes, constitue un facteur majeur de transmission de ces maladies.
En effet, les inondations peuvent polluer les sources d'eau potable, et les sécheresses compromettent la quantité et la qualité de l’eau. Ces phénomènes entraînent également la malnutrition, le déplacement de populations et la perte des moyens de subsistance, ce qui accroît encore la vulnérabilité aux maladies. Il est indéniable que pour atténuer les effets du changement climatique, il est nécessaire de réduire les émissions de GES et d'effectuer une transition vers des sources d'énergie plus propres. Néanmoins, l'adoption de certaines mesures à court et moyen terme peuvent permettre de limiter les effets de ces maladies hydriques. En Afrique subsaharienne, il s'agit notamment d’améliorer l’accès à l’eau potable et de renforcer les infrastructures d’assainissement et d’hygiène.