Martin Stuchtey, Fondateur et associé principal, SYSTEMIQ
Tilmann Vahle, Associé, SYSTEMIQ
Pour nourrir 9 milliards de personnes d’ici à 2050 dans les limites de notre planète, une révolution de notre modèle d’agriculture est nécessaire. L’agriculture urbaine fait partie des solutions proposées, mais est-elle réaliste ? Pour répondre à cette question, il convient de s’intéresser aux différents types d’agriculture urbaine, avec leurs avantages et leurs inconvénients, en différenciant notamment l’agriculture extensive classique en plein air et l’agriculture à haut rendement en environnement contrôlé. Le premier modèle n’est pas suffisamment productif pour soutenir la production alimentaire de manière significative, mais il a ses avantages sur les plans communautaire, éducatif et psychologique. Il présente également des atouts environnementaux, notamment si l’agriculture est pratiquée sur les toits des villes.
Ce type d’agriculture, rarement viable sur le plan commercial, offre donc une valeur sociétale importante. Plusieurs modèles économiques sont possibles, de l’offre de services publics au co-financement par le biais d’opérations commerciales connexes. En revanche, l’agriculture en environnement contrôlé pourrait contribuer de façon substantielle à la production alimentaire dans les années à venir, et afficher une belle croissance car elle présente des avantages certains par rapport aux chaînes de valeur alimentaires actuelles. Cependant, en raison de son niveau élevé d’exigences en matière de financement et de compétences, elle se limitera sans doute à la périphérie des villes. Il s’agit en fait d’une forme d’agriculture périurbaine au sein d’une économie circulaire périurbaine de l’alimentation.