Louise Couder, Directrice des relations publiques, Sanergy
Sheila Kibuthu, Responsable communication, Sanergy
La plupart des pays africains sont encore loin d’atteindre l’objectif de développement durable 6.2 : « D’ici à 2030, assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats ». Les maladies liées à un mauvais assainissement, comme la diarrhée, causent des milliers de décès évitables et constituent un frein à la productivité, l’éducation et la croissance économique.
Sanergy opère dans les bidonvilles de Nairobi une chaîne d’assainissement intégrée, développée par ses soins, permettant l’accès à des installations sanitaires équipées de conteneurs et s’appuyant sur les principes de l’économie circulaire. Son activité comporte trois volets : (1) la fabrication et l’installation de toilettes utilisées par plus de 130 000 personnes par jour, (2) le traitement des déchets organiques urbains - déchets de cuisine, agricoles, de marché et fécaux (12 000 tonnes de déchets éliminés en 2019) et (3) la commercialisation de produits finis destinés au secteur agricole. La mise en oeuvre n’a pas toujours été facile mais l’étroite collaboration avec les autorités locales et les communautés a permis de construire un modèle de collaboration vertueux. Sanergy a prouvé que l’assainissement par conteneurs (en anglais, CBS pour Container-Based Sanitation) était adapté au cas des bidonvilles. Pour parvenir à l’équilibre financier, il faudra étendre le modèle opérationnel afin de collecter suffisamment de matières premières. Les solutions de ce type ne sont pas encore très répandues dans les bidonvilles africains, la double difficulté étant d’attirer des investisseurs et d’établir des relations solides avec les collectivités. Les travaux de sensibilisation menés par Sanergy et par la coalition du secteur (CBSA) vont en ce sens.