Amine Mehel
Enseignant-chercheur, ESTACA’Lab
L’habitacle d’un véhicule est un petit espace confiné dans lequel peuvent s’infiltrer des polluants extérieurs ou les émissions de ce même véhicule. En fonction des conditions de circulation et de la ventilation, ces polluants peuvent s’accumuler et avoir des conséquences néfastes sur la santé des passagers. Ces substances de différentes sortes (particules gazeuses ou ultrafines) peuvent atteindre des concentrations supérieures à celles constatées dans l’air extérieur.
Nos travaux de recherche portent principalement sur le processus d’infiltration, qui concerne de nombreux types de polluants. Le processus d’infiltration dépend de trois facteurs principaux : concentration des polluants dans l’air extérieur, topologie du flux aux points d’émission et paramètres internes au véhicule, comme le réglage de la ventilation. Nous procédons à des mesures embarquées et à des études en soufflerie, qui nous aident à identifier la dynamique des polluants en interaction avec la topologie du flux. Ces mesures, qui portent sur la dispersion des polluants à partir des sources d’émission et sur leur infiltration via les prises d’air, prennent en compte les niveaux de pollution à l’échelle locale.
L’étude de la dispersion en soufflerie montre que les particules ultrafines émises par les pots d’échappement s’accumulent au coeur des tourbillons qui se forment dans le voisinage immédiat du sillage des véhicules. Les prises d’air étant généralement situées à l’avant, ce phénomène accentue l’infiltration dans l’habitacle des véhicules suiveurs. On a également constaté que la distance entre les voitures, le mode de ventilation, la densité du trafic et la topologie de la route peuvent accentuer la pollution de l’air dans l’habitacle. En comprenant bien les effets de ces différents paramètres, nous pouvons améliorer la qualité de l’air dans l’habitacle des véhicules.