La sobriété choisie et les changements de comportements individuels : l’éclairage de la science économique

Aude Pommeret 
Professeur en science économique, Université Savoie Mont Blanc

La sobriété peut être définie comme la réduction de la demande d’énergie ne résultant pas de gains d’efficacité énergétique. Elle peut provenir de choix individuels, de normes collectives ou de principes d’organisation collective. Quel que soit le canal envisagé, la sobriété est rarement spontanée, mais découle au contraire d’incitations publiques plus ou moins fortes (politiques d’information, nudges, ou encore politiques publiques standards telles que les taxes, subventions et réglementations). D’un point de vue théorique, la sobriété choisie (et non subie) suppose un changement  de préférences « réelles » des individus, ou la correction de biais comportementaux contribuant à fausser les choix. La science économique permet de mieux appréhender les ressorts de la sobriété choisie, grâce à l’analyse par les préférences qui ne doit pas faire fi des mécanismes collectifs, sociaux, organisationnels et institutionnels contribuant à façonner les comportements des individus.